Panzoult : Le pigeonnier de l’ancien château de Roncée
Ce pigeonnier restauré en 2020-2021, est l’un des plus remarquables de Touraine.
Il dépendait du château de Roncée, détruit vers 1830. À cette date, le cadastre indique les vestiges des jardins à la française, avec un canal alimenté par des sources et une pièce d’eau rectangulaire. Ces jardins, caractéristiques de l’époque de Louis XIII, sont sans doute contemporains du pigeonnier.
Cet édifice constituait une pièce maîtresse du château de Roncée. Les pigeons fournissaient en effet une viande de choix, et leurs déjections produisaient un engrais de qualité, la colombine, utilisée dans les vergers et les vignes.
L’analyse stylistique de cette fuye indique une date de construction vers 1630, soit quelques années avant le château et la ville de Richelieu.
L’étude des fragments d’armoiries sculptées au-dessus de la porte a montré deux blasons accolés, avec des stries renvoyant à la couleur azur.
Cette couleur identifie les constructeurs : Léonor Barjot et Éléonore de Voyer de Paulmy, mariés à Tours en 1629.Lors de la restauration, ces armoiries ont été restituées selon des documents anciens.
Les travaux de consolidation du dôme et de restauration des maçonneries se sont achevés en mai 2021. Les visiteurs pourront bientôt découvrir les 2400 boulins-alvéoles abritant un couple de pigeons, et la structure du grand dôme en pierre de taille. Les fissures ont été reprises avec des coulis de chaux, les pierres de taille endommagées remplacées en tuffeau provenant de Marigny-Brizay (Poitou). Ce tuffeau présente en effet une dureté lui permettant de résister au gel.
L’intervention la plus délicate a consisté à poser un chaînage en acier à six branches à l’intérieur du dôme, afin de contenir ses poussées sur les murs gouttereaux. Ce chaînage a été posé au-dessus de l’enrayure en chêne restituée (charpente horizontale en forme d’araignée). Cette enrayure recevait l’arbre vertical ou pivot portant les échelles pour visiter les niches des pigeons.
crédit texte : Guilbaud René-Charles, historien de l'Art